Corinne Touzet : Comédienne et productrice

Plébiscitée tout en restant discrète, celle qui se présente sans équivoque « comédienne avant tout et productrice » n’ouvre pas les portes de ses jardins secrets à tous vents.

Elle a découvert la scène très jeune à Aix-en-Provence. Elle ne peut que s’en souvenir car le théâtre amateur lui a immédiatement procuré un formidable sentiment de liberté alors qu’elle jouait dans la rue ou dans des lieux improbables : « cela m’a apporté un bonheur inouï, comme le début de quelque chose d’incroyable ».

Libre assurément

La grande rencontre de ses débuts artistiques, c’est Yves Quinio, qui l’a accueilli dans son école de cirque à l’âge de 16 ans pour la former aux techniques du clown. Mais très vite la grande aventure la démange et en 1981, elle décide de monter à Paris. Elle pousse la porte de Marion Sarrault et devient Marianne d’Asselnat de Villeneuve, dans le feuilleton télévisé Marianne, une étoile pour Napoléon d’après l’œuvre de Juliette Benzoni. Le début de la gloire médiatique. Elle décroche son premier grand rôle au cinéma dans La Rumba de Roger Hannin et endosse à partir de 1996, et pour plus de 10 ans, les habits d’Isabelle Florent, une Femme d’Honneur. Ce rôle, elle l’assume pleinement. Il lui a permis d’aller à la rencontre des français qui l’ont désigné « meilleure comédienne de téléfilm » en 1997. Ce succès lui a permis « d’avoir l’honneur d’être aimée du public et de savoir ce qu’est la reconnaissance du travail bien fait. Car ce ne sont pas les comédiens qui décident d’être aimés, c’est le public qui décide de nous aimer ou pas ».

Curieuse de tout, « surtout de tout ce que je ne connais pas encore, des rencontres que je n’ai pas faites, des livres que je n’ai pas lus, des pièces que je n’ai pas jouées, des pays que je ne connais pas », elle espère avoir plusieurs vies car « celle-ci ne suffira pas » conclut-elle en souriant.

Si elle aime autant le travail à faire que de jouer la comédie, elle fonctionne à l’envie, aux coups de cœur, sans calcul, et les sociétés de production qu’elle a créées la rassurent, car elle peut ainsi anticiper les choses et les maîtriser. La production lui apporte cette indépendance, cette liberté dont elle a tant besoin. « Etre productrice, m’a permis d’avoir des rôles magnifiques, improbables, d’être poussée dans mes retranchements et de vivre de belles aventures. C’est pouvoir travailler avec l’équipe que l’on a choisi, en pleine confiance et « assumer pleinement le fait d’être perfectionniste ! »  ajoute-t-elle. Ses dernières pièces Une Journée Particulière ou Un Nouveau Départ par exemple, lui ont donné le sentiment qu’une boucle était bouclée au moment d’amorcer le virage de la maturité en pleine possession de ses moyens et de ses envies. Libre toujours.

Engagée et mettre sa popularité au service des autres

Comédienne remarquable, productrice pleine d’énergie, Corinne Touzet est aussi et avant tout une femme généreuse et engagée auprès des enfants et des malades, pour la sauvegarde de l’environnement, l’évolution des habitudes alimentaires ou la protection des animaux *. « Ces combats changent ma vie ; ils sont vitaux pour moi ». Selon elle, aider les autres c’est prendre conscience que l’on assure une transmission, c’est un enrichissement mutuel. Et si parfois cela peut paraître décourageant de crier dans le désert, elle veut rester consciente de la réalité, ne pas s’aveugler et rester sensible, car cette sensibilité elle en a besoin.

Contemplative, mais énergique

Plutôt timide, réservée, elle fuit les mondanités et les photographes et la notoriété factice. Elle veut qu’on la reconnaisse au travers de son métier qui est une remise en cause permanente de soi-même. Si elle n’est pas du genre à attendre que le téléphone sonne, elle se dit contemplative. « Je peux rester des heures coller en haut d’une montagne à respirer à pleins poumons, ou sur une plage à regarder la mer monter ; je ne peux pas vivre sans la mer ». Sereine même si professionnellement, elle avoue ne pas pouvoir rester en place, son énergie lui permet d’avancer avec ses valeurs à elle : le respect de l’autre et de la parole donnée, la politesse – et tant pis si cela peut sembler désuet à certains, mais comme elle le dit « cela facilite tellement de choses et embellit la vie » – et puis l’honnêteté aussi bien physique que morale, cette honnêteté essentielle en amitié, en amour, en affaire, celle qui donne du sens.

Déjà la rencontre s’achève, juste le temps d’une dernière question pour savoir ce qui touche cette femme aux multiples facettes : « Moi je suis touchée tout le temps. Je pleure autant que je ris. Ce qui me touche c’est le travail bien fait, les gens qui vont bosser des jours et des jours sur une peinture, un texte une sculpture, particulièrement en bois ma matière favorite. Ce qui me bouleverse c’est le talent et l’intelligence. Il faut continuer à être bouleversée, continuer à découvrir des choses et voir ce qui existe ailleurs pour rester vivante. Je suis vivante ».

 

Christophe Ragué

 

« Les engagements » de Corinne Touzet

  • Marraine de l’Association Un regard, un enfant. « Je ne conçois pas qu’un enfant soit malheureux, c’est pourquoi je suis la marraine de cette association qui a pour but d’aider à scolariser les plus défavorisés et leur donner une chance de réussir. ».
  • Soutien de Mécénat Chirurgie Cardiaque et Tout le monde chante contre le cancer.
  • Porte-parole de l’Association L-PEA pour l’étourdissement des animaux d’abattoirs.

https://l-pea.org

 

www.corrine-touzet.com

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *